Ralentissez pour mieux gribouiller ! Interview avec Caroline Tsiang

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Bonjour à toutes et à tous ! 🙂
Elle est pétillante, elle est aussi sympathique que ses gribouilles et j’ai aujourd’hui le plaisir de l’interviewer : il s’agit de Caroline Tsiang ! Ancienne responsable communication et manager d’un grand groupe du monde de l’assurance, elle est aujourd’hui coach, sophrologue, praticienne narrative et appréciative, apicultrice et bien sûr… facilitatrice graphique ???? Formée à la pensée visuelle et elle-même formatrice en entreprise, elle nous partage dans cette interview ses astuces de gribouilleuse aguerrie, ainsi que les liens qu’elle tire entre sa pratique de sophrologue et celle de facilitatrice graphique. Personnellement j’adore ses gribouilles et c’est donc un immense honneur pour moi de l’interviewer et de recueillir son point de vue ! Je vous propose donc de ne pas perdre une minute et de faire sa connaissance sans plus attendre : c’est parti ! (Public cible : habitués du vocabulaire lié à la facilitation graphique. Durée d’écoute : 23 min. 57s. La transcription écrite de cette interview est également disponible dans la suite de cet article. Temps de lecture : 10 minutes)

Pour écouter cet épisode, cliquez simplement sur Play dans le lecteur ci-dessus ou faîtes clic droit sur ce lien puis « Enregistrer le lien sous » pour le télécharger directement, par exemple pour l’écouter sur votre smartphone.

Je vous mets également les liens pour retrouver toutes les références liées à cette interview :

Et en bonus : une vidéo de Caroline en train de réaliser une fresque de scribing, afin que vous puissiez apprécier sa dextérité et vous faire une idée de son art 😉

Joyeux podcast et bonnes gribouilles !
Laurent 🙂

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Transcription texte de cette interview avec Caroline Tsiang :

Les Joyeux Gribouilleurs : Bonjour Caroline !

Caroline Tsiang : Bonjour Laurent 🙂

Les Joyeux Gribouilleurs : Comment ça va ?

Caroline Tsiang : Ça va très bien.

Les Joyeux Gribouilleurs : Pour commencer, j’aimerais qu’on revienne un peu sur ton parcours. J’ai vu sur ton site Internet que tu avais travaillé plus d’une vingtaine d’années en entreprise et qu’en parallèle tu avais suivi de nombreuses formations en sophrologie, en coaching, etc.

Comment en es-tu arrivée à t’intéresser à la pensée visuelle ?

Caroline Tsiang : J’ai pris conscience que la pensée visuelle avait toujours été présente dans ma vie. Je suis une ancienne communicante. Lorsque je devais éditer des plaquettes, des flyers, ou quand j’étais responsable de portail corporate, c’était logique pour moi d’associer les images, les visuels et les mots. Il était hors de question de ne mettre que des mots ou que des visuels parce que cela n’aurait pas été clair. Donc associer les deux a toujours été présent dans l’exercice de mon métier de professionnelle de la communication et des outils Web.

Les Joyeux Gribouilleurs : C’est donc lié à ton métier ?

Caroline Tsiang : Oui, mais je l’utilise aussi dans un souci de synthèse et de clarification afin d’avoir quelque chose d’un peu plus visuel que des mots.

Les Joyeux Gribouilleurs : T’es-tu faite former à la facilitation graphique ?

Caroline Tsiang : Oui, j’ai été formée par Roberta Faulhaber, grande prêtresse de la facilitation graphique en France, décédée il y a près d’un an. C’était une femme absolument incroyable et très généreuse. Elle était vraiment brillante intellectuellement, d’un point de vue artistique, de par ses capacités de partage, ses capacités à nous faire monter en compétence et à gagner en confiance.

Les Joyeux Gribouilleurs : Avec ton passé de communicante, que t’a apporté cette formation à la facilitation graphique ?

Caroline Tsiang : Elle m’a d’abord permis de travailler des visuels simples afin de créer une bibliothèque graphique. Elle m’a aussi apportée la capacité de me lancer en grand format, de m’y lancer avec tout mon corps. Et en tant que sophrologue, le corps, ça me parle : la prise en compte de la respiration, du geste, etc.

Les Joyeux Gribouilleurs : Utilises-tu la pensée visuelle dans ton quotidien de sophrologue ?

Caroline Tsiang : J’ai plusieurs casquettes alors je ne fais pas forcément que de la sophrologie ou que du coaching. Si j’accompagne une personne en sophrologie, je vais l’accompagner également avec une posture de coach. La posture de coach et le cadre du coaching me conviennent parfaitement bien, tellement que je me considère comme une sophrologue d’entreprise.

En sophrologie, après une séance je fais une phéno-description. Je fais dessiner à la personne qui a suivi la séance ce qu’elle a vécu. On associe les mots et les images. Et lorsque je fais une séance individuelle, je prends des notes, fais des schémas, sors le Paper Board et accompagne la personne.

Les Joyeux Gribouilleurs : Dans tes autres activités et lorsque tu interviens en entreprise, la pensée visuelle joue-t-elle un rôle important ?

Caroline Tsiang : Maintenant elle est présente dans absolument toutes les interventions que j’ai en entreprise, que ce soit pour réaliser un ordre du jour, expliquer un concept, remettre une planche de synthèse, animer un groupe ou récupérer des restitutions.

La pensée visuelle et la facilitation graphique sont vraiment présentes dans toutes mes postures. Je suis également apicultrice. Et même dans la posture d’apicultrice, j’ai réalisé des grandes planches pour des conférences afin de présenter l’apiculture en m’aidant de ces outils.

Les Joyeux Gribouilleurs : C’est ton passé de communicante qui revient pour la partie apiculture (rires)

Caroline Tsiang : Oui c’est ça (rires)

Les Joyeux Gribouilleurs : Tu utilises donc maintenant la pensée visuelle au quotidien en entreprise. Mais si on se refait le film et que l’on revient à l’époque où tu travaillais encore chez AXA,  y a-t-il des choses que tu ferais aujourd’hui différemment avec ta connaissance actuelle de la facilitation graphique et du sketchnoting ?

Caroline Tsiang : Je pense que j’irais plus loin en effet.

Quand j’avais un cahier des charges, qui venait de la direction de la communication, je devais le « traduire » pour le transférer à la direction informatique en MOE (Maitrise d’œuvre). Pour ce faire, je faisais des schémas, des dessins. Et à ce moment-là, je ne les faisais pas à la main, mais sur PowerPoint, avec les outils que j’avais (rires).

Aujourd’hui j’utilise la tablette numérique, je peux ainsi scanner beaucoup plus facilement. Si j’avais à refaire le chemin, j’utiliserais la pensée visuelle en entreprise de façon assez conséquente.

Les Joyeux Gribouilleurs : Afin d’aller encore plus loin dans l’animation de tes équipes, la description de tes projets ?

Caroline Tsiang : En effet, j’animais des formations, je déployais des outils dans l’informatique, etc.

Aujourd’hui j’anime des formations à la facilitation graphique auprès de consultants, managers, formateurs. Et je leur demande de réfléchir à la façon dont ils peuvent déployer les outils de pensée visuelle dans leurs pratiques professionnelles, afin que chacun puisse s’approprier ces outils.

Les Joyeux Gribouilleurs : Tu parles des astuces que tu donnes, en aurais-tu une à partager, ta botte secrète ?

Caroline Tsiang :  J’en ai plusieurs. Au fur et à mesure que je déployais mes formations, j’ai vu des choses qui reviennent systématiquement et j’ai créé la règle des « 6 R » :

– Ce n’est pas classé par ordre d’importance mais commençons par Respirer : lorsque l’on prend son feutre, il faut se reconnecter à son corps et respirer, il faut prendre conscience de sa respiration. Les personnes que je forme ont tendance à bloquer leur respiration parce qu’elles sont concentrées, elles tirent la langue (Rires). Il faut donc respirer afin de remettre de la fluidité dans son corps.
– Il y a ensuite R pour Ralentir. Quand les informations arrivent très vite, il faut ralentir, sur la respiration, sur le geste, poser le geste. La synthèse se fait ainsi d’elle-même, je dis souvent « plus ça va vite, plus il faut ralentir ».

En pensée visuelle, plus ça va vite, plus il faut ralentir

Caroline Tsiang

– Il faut aussi se Relaxer, se détendre, éventuellement faire des petits exercices d’assouplissement. C’est assez éprouvant pour le corps lorsqu’on se crispe toute la journée pour faire des planches de ‘sketchnotes’. Il faut donc vraiment mettre de la souplesse dans les articulations. Ce n’est pas la main qui dessine, c’est la totalité du corps.

– Il est nécessaire de prendre du Recul. C’est ce qui va nous permettre de faire une synthèse, de prendre de la distance avec l’information, avec la situation.

– Et ensuite, on peut Regarder et observer : c’est nécessaire pour apprendre à dessiner les objets. Tu as par exemple publié récemment le dessin de deux petites coupes pour festoyer. Et pour savoir dessiner une coupe, il faut l’analyser, regarder sous quel angle elle est, est-ce que le fond est plus rond ou plus ovale, etc…

– Et puis il faut Recommencer. Pratiquer c’est recommencer, c’est ce qui permet d’inscrire l’information dans le cerveau. Il faut pratiquer tous les jours sur des sujets que l’on aime.

Il faut pratiquer tous les jours sur des sujets que l’on aime.

Caroline Tsiang

C’est vraiment le conseil que je donnerais, pratiquer c’est ce qui fait qu’on peut réussir une planche à tous les coups. Si on aime la cuisine, pratiquer peut consister à faire une recette et si on aime lire, ce peut être de faire une synthèse du livre par exemple.

Les Joyeux Gribouilleurs : Le but c’est donc de toujours s’entraîner en se faisant plaisir 🙂

Si je récapitule la règle des « six R », on a : Ralentir, se Relaxer, prendre du Recul, Regarder, Recommencer et Respirer. Et dans ces « six R », on retrouve beaucoup une connotation de sophrologie, non ?

Caroline Tsiang : Tout à fait. Pendant les formations que j’anime, je fais faire des exercices corporels puis des exercices de visualisation pour se connecter à sa part créative. Le but est d’aller chercher nos ressources là où elles sont. Ce sont des éléments en lien avec la psychologie positive à laquelle j’adhère et à laquelle j’ai été formée.

En France quand on a réalisé quelque chose, l’attention va se porter sur ce qu’il manque, ce qu’on n’a pas bien fait, c’est le syndrome du stylo rouge.

Alors que la première chose que l’on doit faire quand on a fini de réaliser une planche, c’est de se calmer et se demander de quoi on est fier. Si je commençais à porter mon attention sur ce que je n’ai pas bien fait, je vais m’auto-flageller et ce n’est ni bon pour le moral ni pour l’envie de continuer. C’est un frein à la motivation et à l’engagement. Si j’ai focalisé mon attention sur ce que j’ai bien fait, je saurai que la fois suivante, je dois être vigilante sur mes nuages, ma typographie, etc. et j’y intègrerai ces pistes d’amélioration.

Les Joyeux Gribouilleurs : Oui, il est important de se focaliser sur ce qu’on a bien fait dans la planche pour avoir cette envie de continuer. De la même manière, je trouve que gribouiller nous aide à atteindre un état de flow, très agréable. Cela aussi donne envie de continuer je trouve !

Caroline Tsiang : Oui, l’état de flow est un état dans lequel tout est fluide. C’est simple, on n’a plus aucune pensée, on est totalement focalisé sur ce qu’on est en train de réaliser et c’est là que toutes nos ressources actives sont présentes et que les choses deviennent faciles. On a juste à se laisser porter.

Quand on réalise une planche, que ce soit une planche de sketchnotes, ou de scribing, on est dans cet état de flow. Il suffit de se préparer à cet état de respiration, de ralenti rare, de se relaxer puis de se laisser porter par cet état de flow. C’est une approche qui permet vraiment de se détendre, de se relaxer. Donc faire une planche, ça détend ! (Rires). Et tout le monde peut y arriver car l’écriture c’est du dessin et nous avons tous su dessiner avant d’écrire !

Faire une planche, ça détend !

Caroline Tsiang (ainsi que tous ceux qui sont d’accord avec ça ;))

Les Joyeux Gribouilleurs : Tu m’avais parlé aussi du processus « tête cœur corps ». Sketchnoter, gribouiller ou faire de la facilitation graphique nous pousse à utiliser tous nos centres d’intelligence. C’est cela le processus « tête cœur corps » ?

Caroline Tsiang : Cette approche vient de l’approche cognitivo-comportementale, qui dit que dans une situation donnée, chaque être, chaque individu évolue avec ses pensées, ses représentations, ses idées, ses croyances. Ainsi, si je me dis, que je ne serai jamais capable de faire quelque chose, alors je n’y arriverai jamais. En revanche, si je me dis que c’est possible, que je vais apprendre et essayer, à ce moment-là, le corps va se mettre en marche.

Le corps est à la fois l’action et à la fois ce que je fais, ce que je dis, c’est-à-dire que c’est le mouvement du corps et la façon dont je m’engage, dont j’y vais. Si je refais un lien avec la pensée visuelle, celle-ci commence d’abord par capter l’information et par mes sens, donc le corps.

Le cœur c’est toutes les différentes émotions, c’est la joie que cela va nous procurer.

Ensuite, je vais faire appel à la pensée pour structurer l’information, trier les idées, synthétiser et faire des choix.

Les Joyeux Gribouilleurs : En tout cas pour l’aspect cœur et joie, je trouve que tes planches sont toujours super joyeuses, elles sont pétillantes et colorées. Je suis vraiment fan ! 🙂

Y a-t-il une autre astuce que tu pourrais nous donner d’un point de vue graphique cette fois ?

Caroline Tsiang : D’abord sur les personnages, j’essaye toujours de les faire souriants. Vu que je suis quelqu’un d’assez joyeuse, je suis très axée sur tout ce qui est accompagnement pour remettre de la joie dans la vie des gens. Je pense que c’est en lien avec mes valeurs, avec qui je suis et avec ma philosophie de vie.

J’essaie toujours de [faire des personnages] souriants 🙂

Caroline Tsiang

Il y a aussi le choix des couleurs, j’aime beaucoup les planches colorées mais de temps en temps je me contrains à n’utiliser qu’une ou deux couleurs. C’est une « Private Joke » avec Béatrice Lhuillier. Elle avait écrit un livre et j’étais la relectrice. Il y avait dedans une rubrique couleur avec marqué « deux à trois couleurs maximum » et en lisant ce passage, je vois un astérisque en bas de page : « sauf si vous vous appelez Caroline Tsiang » (Rires). C’est donc vraiment devenu une blague entre nous ! Il est vrai que j’utilise beaucoup de couleurs et de façon totalement intuitive.

Les Joyeux Gribouilleurs : On a parlé de ton parcours, également de quelles sont tes convictions, tes conseils, tes astuces sur l’utilisation de la pensée visuelle. Maintenant si on parlait un peu de tes projets futurs ? Comme tu as beaucoup de casquettes, j’imagine que tu aimes bien te former. Y a-t-il des cordes que tu voudrais rajouter à ton arc (à ton violon plutôt vu le nombre de cordes 🙂 (ndlr ^^)) ?

Caroline Tsiang : Dans le domaine de la pensée visuelle, je suis fan de carnets de voyage et j’en fais depuis longtemps, je dessinais même avant d’avoir appris. J’aimerais continuer à développer mes compétences en aquarelle, en sketching et en « urban sketching ». Et également continuer à améliorer mes personnages parce que j’ai l’impression de stagner.

Et dans les autres projets, j’ai plusieurs projets de livres, mais là je ne dévoile pas les contenus.

Les Joyeux Gribouilleurs : De livres que tu veux écrire ?

Caroline Tsiang :  Oui exactement. Mais… je n’en dis pas plus !

Les Joyeux Gribouilleurs : D’accord ^^ Du coup, si on veut en savoir plus sur ton travail, où peut-on te retrouver ? 

Caroline Tsiang : J’ai deux sites Internet. Le premier ginkobiloba.fr, sur tout ce qui est l’approche d’accompagnement. Et sur tout ce qui est pensée visuelle c’est : www.pensee-visuelle.fr.

Je suis également sur Instagram, LinkedIn, j’ai deux pages Facebook professionnelle : une qui est sur la sophrologie et le coaching (Sophro & Coaching by Caroline Tsiang) et l’autre qui est sur la pensée visuelle et la créativité (Pensée Visuelle & Créativité).

Les Joyeux Gribouilleurs : Et si l’on veut faire appel à tes talents, que doit-on doit faire ? Simplement aller sur ton site et te contacter ?

Caroline Tsiang : Oui, il y a des formulaires de contact, il suffit de les utiliser 🙂

Les Joyeux Gribouilleurs : Super ! Et pour le petit mot de la fin Caroline, y a-t-il quelque chose que tu voudrais partager ?

Caroline Tsiang : Je veux surtout te remercier de m’avoir contacté Laurent, merci pour l’intérêt que tu portes à mon travail ! J’aime beaucoup ce que tu fais, c’est très chouette !

Les Joyeux Gribouilleurs : Merci beaucoup à toi ! 🙂

Caroline Tsiang : Merci Laurent !  

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